vendredi 22 juillet 2011

Juillet sous les parapluies






Red umbrella ball in Shanghai
Umbrella installation in Melbourne mall
Milan Design Week 2007
Hanging umbrellas in Insadong, Seoul, Korea
Umbrellas in Battery Park, New York

mardi 31 mai 2011

David Fincher, Led Zeppelin et Stieg Larsson

près avoir été comblée par la consécration de Terrence Malick ( Palme d'or 2011 ), La Pupille dilatée, sensible aux influences et aux phénomènes non perceptibles, a le plaisir de vous annoncer Le Millénium qui va faire trembler à la fois les fans de David Fincher, les nostalgiques de Led Zeppelin et les lecteurs trop nombreux  de Stieg Larsson!
Canal+ nous avait offert en 2010 et en avant-première une série de trois tableaux d'un film entièrement suédo-danois adapté par un certain Niels Arden Oplev et ça n'était déjà pas si mal...
Mais David Fincher ( Alien 3, Seven, Panic Room, Zodiac!!!!!, Benjamin Button, Social Network... ) est en train de réviser Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes -Män som hatar kvinnor
Le film a promis d'arriver en salle dès janvier 2012.
Trailer :

Pawn Sacrifice, le biopic sur Bobby Fischer, attendra. Et nous espérons que l'horripilante Kristen Stewart n'aura pas le rôle de Lisbeth Salander.
Si vous savez qui aura les rôles de Lisbeth Salander et de Mikael Blomkvis, merci de jeter un commentaire sur ce post. Merci!



mercredi 11 mai 2011

Enfin cette année : Terrence Malick - The Tree of Life

 

J’attends : The Tree of Life.

Terrence Malick est un réalisateur atypique :
Il tourne peu mais longuement, juxtaposant au centimètre près des plans qui font échos dans notre imaginaire.
Chacune de ses œuvres s’inscrit dans notre mémoire.
On le connait peu.
Il échappe.
Il fuie les médias.
Il vit dans l’ombre.
Il enseigne la philosophie.
Il tourne sur site ou au plus proche.
Il est en phase avec la nature.
Il peaufine son monde au millimètre et se dit rarement prêt à lâcher son film.
On ne sait pas grand chose de lui, contrairement à celles et ceux qui vont poser le pied à Cannes cette année.
La Ligne rouge débarque en 1998 lors d'un festival dont le jury, désirant couronner pour un «grand public », sauve le soldat Ryan -oubliant l’essentiel des instants qui s’inscrivent sur fond d’écran.
Résultats : 10 ans plus tard Ryan retrouvé a fait le plein sur M6 et TF1. Comment en vouloir à Spielberg ?
 Dans l'attente depuis plus d’un an de The Tree of Life je sais d’avance que sa sortie en salle le 17 mai prochain sera douloureuse. Douloureuse parce qu’à force d’évitement Malick va m'assommer d’émotions -de ce genre d’émotions qui empêchent d’apprécier à juste titre une première naissance, cette ouverture toute autre sur ce monde. Cela veut dire qu'on ira, spectateur en salle, en reconnaissance. Puis une deuxième fois pour la musique et ses respirations, son timbre et ses intentions. Une troisième fois pour une épreuve moindre après avoir dormi-digéré lorsque nous serons enfin capable d'être en phase pour la cohérence qu'il a déjà articulée comme un pianiste à son clavier.



Les Echos du Festival

mercredi 8 décembre 2010

lundi 22 novembre 2010

Le bonheur chez Kiarostami (1ère sortie de territoire - La Toscane)

Abbas Kiarostami est ce réalisateur iranien dont l’œuvre pourtant « cinégénique » (probablement grâce à la qualité de sa photographie) nous ennuyait prodigieusement tandis que certains cinéphiles s’obstinaient à nous la tendre et nous la retendre alors même qu’après  Le vent nous emportera et Le Goût de la cerise, on n’en attendait plus rien tellement il ne s’y passait rien, ni en salle ni lors de nos séances de rattrapage sur DVD.
La cerise avait un arrière goût de l’Uzac de Nuri Bilge Ceylan, cet autre réalisateur, turc et lui aussi très bon photographe, qui peignait la difficulté du vivre ensemble de deux frères que la crise économique faisait se rejoindre dans la capitale, dans un appart exigu dont l’aîné n’avait pas envie de partager en soirée le salon lorsqu’il se masturbait devant son home cinéma (plan long, lent, inutile et profondément ennuyeux).

Comme on aurait pu attendre que Ceylan nous parle un peu de sa Turquie, on attendait que Kiarostami nous parle de l’Iran. De sa population étouffée sous l’islamisation de l’ordre social (depuis 1979), comme avaient osé le faire depuis l’étranger bon nombre de ses collègues obligés de s’exiler en vue d’une création autre que « pure », autre que « débarrassée de toute vulgarité », telle que les barbus, épurant leur production nationale, la voulaient.
Abbas n’est pas parti. Mais il a dit :
 « Si vous prenez un arbre qui est enraciné dans la terre et si vous le replantez en un autre endroit, l'arbre ne produira plus de fruits et s'il le fait, le fruit ne sera pas aussi bon que s'il était dans son endroit originel. C'est une règle de la nature. Je pense que si j'avais fui mon pays, je ressemblerais à cet arbre. »
C’est donc sous l’égide du ministère de l’Éducation de ces années-là qu’il commettra dans les années 80 Hygiène dentaire, Avec ou sans ordre,  Le Chœur,  Le Concitoyen… tandis que sortiront à l'étranger "L'Iran dans les affres de la révolution" de l’Association des étudiants iraniens, "Le Ballon blanc" de Jafar Panahi, "Recherche" d’Amir Naderi, "La Pomme", "Le Cahier" et "Le Tableau noir" de la famille Makhmalbaf, …

Le Goût de la cerise, qui avait reçu sa Palme d’or, ne fut validée par les autorisés iraniennes que la veille de la remise du palmarès au Festival de Cannes, lors qu’elles eurent imposer leur suprême modification (un morceau musical de Louis Armstrong dans la bande son fut remplacé par de la musique traditionnelle).

L'original ou la copie ?
Dans la nouvelle vague iranienne en ces années 2000, quand Abbas rejoint Juliette, c’est une première sortie d’Iran pour une traversée de la Toscane dans un conformisme de miroir où le son rattrape l’image. L’image de soi, de l’autre -cet autre intime, dans une contemplation moins aride que les paysages auxquels on était habitué même si les mariées, revenues à leur nuit de noce initiale, sont désillusionnées. Les statues ont une fonction symbolique.
L’art, la responsabilité parentale, le fils qui cherche ses limites durant l’absence prolongée du père, l’amour (de sa re-naissance à ce qu'il en resterait), le portrait saisissant d'une Joconde dont l’original est à Pompéi, le vin bouchonné moins bon que le nôtre mais meilleur que le vôtre, apparences, mensonges, jeux en trois langues (anglais, italien, français) : une ligne de fuite plus proche de nous, qui ouvre enfin à deux heures de dialogues, et peut-être bien à deux heures d'un bonheur auquel on ne croyait plus.

Mais du bonheur chez Kiarostami (s'attarderont les puristes) est-ce que ce ne serait pas le signe d'un cinéma qui viendrait rompre avec ses origines, sa genèse culturelle et qu'on aurait fait spécialement pour nous, occidentaux? Ce bonheur-là ne serait-il qu'une pâle copie du bonheur?
On s'en fiche car il était grand temps de nous la faire, cette sortie de territoire!


 Copie conforme est aujourd’hui interdit en Iran.
Javad Shamaqdari, vice-ministre de la Culture, justifie cette décision en raison de l'habillement de Juliette Binoche ( ?) et de la distribution (américaine).
Copie conforme, ça restera aussi comme un mois de mai où Jafar Panahi, emprisonné depuis janvier 2010, fut remis en liberté. Surveillée.